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Céréaliers/éleveurs Salauds de riches contre pauvres victimes !

Le titre vous choque ? C’est fait pour ! A écouter le bruit médiatique ambiant et la pensée à la mode, tous les céréaliers seraient de fieffés salauds pleins aux as et les éleveurs de pauvres victimes subissant une mauvaise politique. C’est vraiment trop facile ! Et énervant ! Un article extrait de Terre-net Magazine n°25.

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Le problème à l’envers !


Ne serait-ce pas plutôt le revenu des
éleveurs qui est trop faible ? (© Fotolia)
Oui, les revenus 2012 sont en moyenne plus élevés chez les céréaliers que chez les éleveurs. Et nettement. Mais d’abord, il s’agit d’une moyenne qui cache des disparités (voir Revenus agricoles : ce que cachent les chiffres, paru dans Terre-net Magazine n°22 p. 6). Ensuite est-ce condamnable ? Non.
Ne prenons pas une profession ou une production comme bouc émissaire. La stigmatisation est trop souvent un sport national. Et même mondial. Stop.

Bien sûr que tout n’est pas parfait. Il y a des inégalités en agriculture comme dans d’autres domaines. Mais on prend le problème à l’envers : est-ce le revenu des céréaliers qui est trop important ? Ne serait-ce pas plutôt celui des éleveurs qui est trop faible ? Les difficultés économiques rencontrées en élevage sont réelles. Et ne parlons pas des autres filières, qui du coup sont à peine considérées dans les médias généralistes !

Moitié moins pour les producteurs !


En élevage comme en céréales, les prix tendent à la baisse
en monnaie constante depuis les années 60-70 ! (© Fotolia)
Le vrai débat est celui des prix rémunérateurs. Ce constat ne date pas d’hier ! Et il est le même que l’on soit céréalier ou éleveur : les prix tendent à la baisse en monnaie constante depuis les années 60-70 !

Certes, pour un indice 100 en 1960, les prix en monnaie courante sont passés en 2007 à 744 pour les produits alimentaires à la consommation et à 370 pour les produits agricoles à la production, indique l’Insee.
Mais en valeur réelle, c’est-à-dire en déduisant l’effet de l’inflation, ils ont reculé de 100 en 1970 à 85 en 2007 pour les produits alimentaires à la consommation, et de 100 à 47 seulement pour les produits agricoles à la production ! En clair, il y a moitié moins pour les producteurs !

Où sont les céréaliers ?

Un cultivateur avouait récemment qu’il ne se présentait plus comme céréalier de la Beauce mais comme agriculteur ou paysan, pour ne pas être mal vu. Arrêtons ! Quelle que soit leur production, tous les agriculteurs peuvent être fiers de leur métier, fiers de nourrir la population. Démago ? Non, il faut juste remettre certaines choses à leur place.


Expliquons nos savoir-faire, rappelons
ce qui fait le bon pain. (© Fotolia)
Au lieu de se diviser, la profession agricole sera-t-elle un jour capable de se regrouper pour communiquer favorablement sur son image auprès du grand public ? Regardons par exemple les campagnes d’affichage en Suisse ou au Québec (et au Canada comme ici ou ) qui révèlent le métier sous son vrai angle, positif. Pourquoi ne voit-on pas de telles actions nationales en France, notamment lors des salons de l’agriculture ?

Revenons aux céréaliers. Où sont-ils ? Car s’ils sont montrés du doigt, n’est-ce pas aussi parce qu’ils ne parlent pas beaucoup d’eux ? « Pour vivre heureux, vivons cachés ? » A l’ère de la communication permanente, cela ne marche plus. Et si l’on faisait savoir au consommateur ce que lui apportent les cultures, ce serait bénéfique non ? Expliquons nos savoir-faire, rappelons ce qui fait le bon pain. Idem pour l’élevage, le maraîchage, la viticulture, l’arboriculture…

 

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Consultez Terre-net Magazine n°25 ICI. (© Fotolia, création Terre-net Média, Watier-Visuel )

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